Par Chantal le jeudi 15 octobre 2015, 15:53 - Féminisme-S
Dans le document ci dessous, « Résistances non violentes », il est longuement question des femmes, de leurs rôles, de leurs responsabilités et plus encore des actes de solidarité qu'elles mettent en œuvre quotidiennement.
Pour présenter cette brochure, j'ai retenu une douzaine de pages parmi les 86 du texte complet que tu trouveras en allant sur le lien en bas de cette présentation.
L'association Trièves-Palestine organise des voyages lors des cueillettes d'olives afin que des liens se tissent avec des Palestiniens ; l'association a reçu dans le Trièves des femmes, des enfants, des hommes du village visité ; elle a soutenu maints projets qui permettent des progrès conséquents et soutient financièrement une jeune association de Brodeuses.
Dans ce village, un Comité de femmes, mères et grand-mères, a pour projet - de longue date – l'ouverture d'un atelier COUTURE pour aider financièrement les femmes en difficultés familiales en leur apportant aides et soutiens émancipateurs.
A l'occasion d'un troisième voyage j'ai laissé ma petite machine à coudre à ce Comité , voulant simplement prouver mon soutien à leur projet et je me suis engagée à lancer des recherches de fonds pour que leur atelier puisse très bientôt vrombir du travail des machines…menées par ces femmes actuellement en attente d'aides ; de vos aides ?
Au retour j'ai rédigé « Résistances non violentes » en réponse aux interrogations glanées auprès de jeunes « privilégiés » de nos entourages... afin qu'ils comprennent mieux ce que disent ou ne disent pas les médias.
Participer à des actions de solidarité m'est resté un défi, un souhait, une volonté….
Peut être certaines, certains, en fonction de leurs moyens, voudraient soutenir le projet de ces femmes palestiniennes.
Vos dons « Pour le projet couture du Comité des femmes d'Al'Masara » leur seraient remis lors d'un prochain voyage pour l'achat de telle ou telle machine correspondant à leurs besoins, à leurs évolutions.
Si à cette occasion l'atelier couture du Comité des femmes pouvait travailler avec régularité, j'avoue que j'en serai heureuse...pour ELLES, pour leurs familles, leur village !
Elles sont en attente de telles aides….
Pages présentées ci-dessous : La première et la dernière en couverture,
et les pages 5, 16, 54, 55, 61, 63, 69, 74, 78
« En lien » le prix de machines qu'elles pourraient acheter et faire entretenir sur place.
Sommaire
– Ouverture 1 : Une Mère-Grand s’interroge
– Ouverture 2 : J’ai vu, j’ai rencontré, j’ai constaté
Jeunes citoyens du monde ?
a – Des modes de vie différents : des sédentaires, des touristes,
des nomades, des exilés, des réfugiés,w des prisonniers
b – Des contextes de vie différents : les traditions, les pratiques de
religions, les nationalités, les cartes d’identité et les passeports,
les races
c – Des conditions de vie différentes : des pauvres et des riches
; être citoyen d’un pays ; des peuples sans terre ; le peuple juif ;
des pays en guerre ; Israël en Palestine ...
d – L’ONU ; les ONG ; Citoyen du monde ?
Témoignages de rencontres :
a – Prises de contacts avec un village palestinien
b - Vivre en Palestine dans des familles
c – Ni violence, ni vengeance au cœur de la vie au quotidien
d - Des femmes palestiniennes de tout âge, la main dans la main
Vers une réconciliation :
Paroles de femmes israéliennes et de femmes palestiniennes.
« On ne peut pas comprendre une autre culture
tant qu’on tient à défendre la sienne coûte que
coûte » Jim Harrisson
Jeunes citoyens du monde ?
Je suis vieille et j’ai derrière moi de multiples histoires fortement vécues qui ont jalonné mon existence ; il se trouve que j’ai dans la mémoire de mon ordinateur et dans ma propre mémoire encore valide, quelques témoignages de ces passés comme de mes présents – ceux-ci si proches des tiens – qui pourraient apporter un certain éclairage ....sur la vie – la tienne et bien d’autres – sur la vie « comme elle va »! Avec le fol espoir de mieux envisager la vie comme elle pourrait être, grâce à vos jeunes implications, qui sont ou seront, à coup sûr, novatrices. Je les vois, ces implications, s’épanouir de par le monde ; certes différentes des nôtres dans des contextes et des événements qui les modifient profondément. Réalités et courts-circuits dessinent des limites ...mais aussi des perspectives !
Des gens pensent et aiment la vie -comme toi et moi sans doute – Ils veulent vivre bellement, dignement ; des gens comme toi et moi qui sommes épargnés de lourds conflits, des conflits subis par des populations nombreuses évoqués par les médias avec des chiffres, des pourcentages et aussi de fugitives images, certes bouleversantes, et qui sont froidement présentées « réelles » quoique voilées par de quotidiennes répétitions...
Alors que chacun (toi comme moi) préparons notre petit déjeuner.... tu as certainement entendu parler du conflit entre la Palestine et Israël parmi TANT d’autres drames de par le monde!
Et ça t’inquiète, alors que tes bonheurs et tes soucis présents jalonnent des journées entre études, activités diverses, amis, interrogations et espoirs...Comme tout être humain tu es en recherche et si peu en acceptation passive ; tu as la vie devant toi ; tu veux la vivre pleinement et tu as donc de grandes exigences pour nourrir de légitimes espoirs...
Dans le village de Jiftlik,
où 90 % des habitants sont des (ex) réfugiés, la présence militaire israélienne en exercice est constante : le bruit des balles fuse à toute heure. Nous apprenons qu’il y a un mois un berger palestinien a explosé sur une mine.
Les familles palestiniennes dans une grande précarité et les écoles manquent de l’essentiel.
Le travail régulier est rare et travailler dans les colonies israéliennes présente d’autres dangers et une instabilité constante.
Il est interdit aux Palestiniens d’utiliser des bâtiments abandonnés : un vaste et imposant bâtiment tombe en désuétude alors qu’il pourrait être aménagé pour recevoir un centre médical ou une salle de réunion pour les femmes : interdiction de l’occupant alors que ce lieu est en zone palestinienne !
Nos hôtes palestiniens nous invitent à visiter leurs cultures réunies en coopérative.
Pour ces paysans et leurs élus , chaque visite d’étrangers lève l’espoir d’une aide potentielle, alors que chaque jour ils ont à résoudre des situations inextricables pour leurs populations. Une jeune femme nous demande instamment de faire pression sur le gouvernement français et sur le Conseil européen ...
Ni violence, ni vengeance
J’ai vu, entendu, constaté :
Pourquoi la politique de résistance non violente palestinienne semble t-elle la meilleure réponse face à ce que les populations endurent depuis des décennies : occupation, expulsions, oppressions, de destructions? Première question que je me posais avant ce voyage.
– Une évidence : le profond décalage des forces et des moyens (militaires, financiers, économiques...) entre Israël, pays souverain, et ce qui reste de la Palestine ; décalage inestimable, vu les soutiens exorbitants que reçoivent les Israéliens des USA, de l’UE en particulier et des Juifs du monde entier, alors que les Palestiniens de Cisjordanie ne reçoivent pas le nécessaire pour tenir la tête au ras de l’eau, tandis que ceux de Gaza et des camps de réfugiés ne survivent que des aides de l’UNRAW (ONU)
– Certes, l’exaspération des colonisés a ouvert la voie à deux intifadas non armées : des pierres contre des chars et armes lourdes que Israël ne se prive pas d’employer contre ces jeunes « terroristes»; il n’en reste pas moins que ces Intifadas et attentats (meurtriers) furent des actions de désespoir, compréhensibles mais condamnables et infiniment regrettables pour les uns et pour les autres. Ces attentats, aux yeux du monde, auront permis de justifier momentanément des réponses violentes et disproportionnées des Israéliens (rapport de 1 à 100 de victimes).
D’Elias Sanbar
(dictionnaire amoureux de la Palestine)
Pour les Israéliens, « il s’agit d’absorber, d’ingurgiter les disparus, pour pouvoir jouir du lieu, du paysage. Pour ces colonisations le lieu est l’enjeu, non le colonisé....
Le regard du colon est constamment posé sur le colonisé et cette permanence dans la perception de l’Autre est totalement dominatrice ..... »Il faudra qu’Israël cesse d’user de l’alibi d’une « adversité arabe éternelle » pour oser se regarder dans son miroir et
reconnaître que, en Palestine c’est l’Autre, le Palestinien qui fut victime et que cela ne réduit en rien, au contraire, le malheur des Juifs à travers leur histoire ! ( Dictionnaire amoureux de la Palestine)
Poème de Mahmoud Darwich :
Pense aux Autres !
Quand tu prépares ton petit déjeuner
N’oublie pas le grain aux oiseaux
Quand tu mènes des guerres
N’oublie pas ceux qui réclament la paix
Quand tu règles ta facture d’eau
Pense à ceux qui tètent les nuages
Quand tu rentres à la maison, ta maison
N’oublie pas les peuples des tentes
Quand tu comptes les étoiles pour dormir
Pense que certains n’ont pas le loisir de rêver
Quand tu te libères par la métonymie
Pense que certains ont perdu le droit à la parole
Quand tu penses aux Autres, lointains Pense à toi !
Dis toi : que ne suis-je une bougie dans le noir !
Femmes palestiniennes et femmes israéliennes
Khalida Jarrar : arrêtée le 2 avril 2015
Dirigeante du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Khalida Jarrar a résisté , malade, à la volontéde l’armée d’occupation de l’expulser de Ramallah ! Qui est Khalida?
Khalida est une avocate palestinienne, spécialisée dans la défense des prisonniers palestiniens au sein du réseau Addameer.
Elle préside le Comité du Conseil législatif palestinien des Prisonniers. Elle est également active dans le mouvement des
femmes palestiniennes, une voix féministe de premier plan pour la défense des droitsdes femmes.
Depuis 1998, elle est interdite de voyager à l’extérieur de la Palestine occupée; en 2010, alors qu’elle avait besoin d’un traitement médical en Jordanie, elle a mené pendant des mois une campagne publique avant de finalement recevoir son traitement.
En août septembre 2014, une campagne internationale en soutien à Khalida Jarrar fut lancée, exigeant l’annulation de «l’ordonnance de surveillance spéciale» et de son transfert forcé de Ramallah à Jéricho. Jarrar a refusé l’expulsion à Jéricho. Au lieu de cela, elle a mis en place une tente de protestation dans la cour du Conseil législatif palestinien à Ramallah, où elle a vécu et travaillé jusqu’à ce que l’ordonnance fût levée le 16 Septembre, 2014. «C’est l’occupation qui doit quitter notre patrie», a déclaré Jarrar. La tente a été visitée par de nombreuses délégations palestiniennes et internationales, y compris les membres internationaux du Parlement.
Aujourd’hui, il y a 18 membres du Conseil législatif palestinien élu qui sont emprisonnés par Israël, 9 en détention administrative sans procès ou sans charge.
Les membres du CLP ont été à plusieurs reprises et systématiquement ciblés par les forces d’occupation israéliennes.
Maïssa a 22 ans :
Elle vient de terminer ses études d’anglais et ses projets sont encore flous. « Je veux acquérir mon nom et faire de grandes choses pour mon pays. Je veux travailler pour la paix et l’amour. Je voudrais que se dessine un sourire sur tous les visages du monde.
Je voudrais voyager, voir le monde. Découvrir d’autres gens, d’autres cultures, me trouver moi même, apprendre à gérer seule. ....
J’adore Gaza ; cependant je rêve de notre droit au retour. Aller vers mon lieu d’origine pour voir la terre de mes grands-parents....
Ma vie future à Gaza ? Je ne sais pas mais j’ai l’impression que je ne resterai pas ici....Les Israéliens savent tout sur tout le monde : si un jour je demande à sortir de Gaza, je m’apercevrais qu’ils me connaissent parfaitement..... »
Une jeune prisonnière et son fils :
« J’ai été arrêtée alors que je démarrais une grossesse. J’étais allée en Cisjordanie pour me marier quelques mois plus tôt. Je venais de Gaza ; ils m’ont accusée d’avoir apporté des explosifs. Ils m’ont gardé deux ans et demi et pourtant ils n’avaient aucune preuve ...66 jours d’interrogatoires et de mauvais traitements...alors qu’ils savaient que j’étais enceinte. J’ai été battue. J’ai mené ma grossesse dans une toute petite cellule avec quatre codétenues... Pour accoucher j’ai été emmenée attachée au véhicule par des menottes aux mains et aux pieds...A l’hôpital aussi ...J’étais gardée en permanence ...Ils ont voulu m’endormir mais je voulais rester éveillée tellement j’avais peur qu’on me prenne mon bébé...
Quelqu’un a dit que j’étais une terroriste et que l’enfant le serait aussi... » !
Je hais les violences !
Je hais les humiliations, les violations des droits élémentaires qui détruisent les individus, leur culture, leur humanité....
Violences qui sont la négation de toute vie digne de ce nom. Depuis des décennies je porte l’horreur, la honte des camps de concentration nazis.
La recherche de la paix a été le fil rouge de mon existence, éveillée très tôt au monde, par ce que j’entendais à propos des luttes des Espagnols et bientôt par l’insoutenable drame de « Guernica», (1939) prélude aux atrocités qui ont ravagé l’Europe et le monde au cœur du XX° siècle!
Des millions de morts : un génocide, une honte sans fond pour une humanité qui se dit porteuse d’une haute civilisation, évoluée, démocrate, et qui estime être l’avant-garde d’un monde qui s’éveillerait!
Ce génocide ne fut pas unique durant ce XX° siècle marqué par des guerres monstrueuses, des colonialismes racistes, et l’emploi terrifiant de l’arme nucléaire.
Que de drames, négation de toute valeur à la vie !
Les pays, leurs gouvernements d’Europe en particulier, ont laissé faire ces horreurs subies par le peuple juif martyrisé. Pour effacer une trop lourde culpabilité, ces mêmes pays ferment les yeux sur les nouveaux drames engendrés par ces peuples juifs, immigrés en Palestine.
Comment comprendre que ceux-là même, qui ont été rejetés, anéantis, cherchant à retrouver une vie digne et heureuse, puissent imposer par la force des armes, des décennies durant, l’envahissement de terres arrachées à des paysans ? Les souffrances ne sont en rien des excuses à ces comportements colonialistes qui depuis 70 ans martyrisent le peuple palestinien.
Pour une véritable réconciliation ?
Et voici le « Discours d’une mère israélienne prononcé devant le Parlement Européen »
Nurit Peled Elhanan(chercheuse en éducation) Son père est un Général pacifiste.
Nurit a perdu sa fille de 13 ans tuée lors d’un attentat suicide !
« Permettez-moi, tout d’abord, de vous remercier pour votre invitation à cette journée. C’est toujours un honneur et un plaisir d’être ici parmi vous, au sein du Parlement Européen. Toutefois, je dois avouer qu’il aurait été plus judicieux si vous aviez invité une femme Palestinienne à ma place, car les femmes qui souffrent le plus dans mon pays sont les femmes Palestiniennes.
C’est pourquoi je voudrais dédier mon discours à Miriam R’aban et son époux Kamal de Bet Lahiya dans la Bande de Gaza, dont les cinq petits enfants avaient été tués par des soldats israéliens alors qu’ils cueillaient des fraises dans la fraiseraie familiale. Évidemment, ce meurtre ne sera jamais jugé. Lorsque j’ai demandé aux organisateurs la raison pour laquelle une invitation n’a pas été adressée à une femme Palestinienne, on m’a répondu que cela risquerait de trop focaliser les discussions. J’ignore ce qu’est la violence non localisée. Je sais par contre que le racisme et la discrimination, bien qu’ils soient des concepts théoriques et des phénomènes universels, ont toujours un impact local. La douleur, tout comme l’humiliation, l’abus sexuel, la torture, la mort et même les cicatrices sont tous locaux.
Cependant, il est quand même déplorable de constater que la violence qu’exercent le gouvernement israélien et son armée sur les femmes Palestiniennes se soit répandue à travers tout le globe. En fait, la violence, qu’elle soit de l’État ou de l’armée, collective ou individuelle est aujourd’hui le sort des femmes musulmanes, pas uniquement en Palestine, mais partout dans le monde, dans chaque contrée où le monde
occidental émancipé tend et impose son empreinte impérialiste. C’est une violence qui n’est presque jamais abordée et qui est passivement tolérée par la plupart des personnes en Europe et au États-Unis. Tout cela parce que le soi-disant monde libre craint la matrice musulmane. La Grande France, par exemple, dont la devise est « Liberté, Egalité, Fraternité » a peur des petites filles voilées. De son côté, le Grand Israël craint la matrice Musulmane que ses ministres désignent comme une menace démographique. La toute-puissante Amérique et la Grande Bretagne sont en train de corrompre, respectivement, leurs citoyens en leur transmettant une peur aveugle à l’égard des Musulmans. Ces derniers sont appelés de tous les noms d’oiseaux et décrits comme étant des ignobles, des primitifs, des sanguinaires en dehors du fait qu’ils soient anti- démocratie, chauvins et producteurs en masse de futurs terroristes.....
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